Tracas vestimentaires (3)

Finalement, je me rabats sur des nus pieds blancs surmontés d'une charmante fleur de lotus. Dédicacée "Beijing 2008, One world One dream".
Slogan vaguement effrayant, singeant certainement le discours utopiste globalisateur, le monde comme village planétaire, (un peu inquiétant déjà), mais qui, dicté par un gouvernement dictatoriel, se réhausse d'un goût de sang...
Sans scrupule, j'achète les sandales. Je les ai méritées quand même.

Trois jours plus tard, la semelle droite se décolle complètement. "Achète chinois, achète trois fois", me dit-on. Je recolle la semelle à la glue.

Quatre jours plus tard, les lanières lâchent et la semelle se redécolle. Je claudique au boulot. Une collègue prend pitié de moi et m'emmène jusqu'à une vieille dame qui répare les chaussures dans la rue. Pour 2 yuan soit 20 centimes d'euros, ma paire est recousue, recollée, lustrée, mieux que neuve. Clémentine, c'est le prénom français de cette prof, m'explique que chaque fois qu'elle achète une paire de chaussures chinoises, elle file dard dard se la faire consolider pour éviter d'assister à sa décomposition progressive au bout de quelques jours.

Finalement, la mauvaise qualité de la fabrication chinoise donne du travail à un millier d'autres...

En revanche, si on peut excuser les défauts de fabrique, on a du mal à s'habituer au mauvais goût chinois. J'ai mis trois semaines à trouver un maillot de piscine correct, c'est-à-dire avec des couleurs mettables et sans jupette qui tournent.... Je n'ai pas échappé au rembourrage au niveau de la poitrine mais je n'avais vraiment pas le choix. Et le comble, la vendeuse ma tend du XL à essayer !! Je rigole. Elle insiste. Je l'essaye. Il me va.

Eléphant dans un magasin de porcelaine.